En marge de la journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit, mercredi 19 juin 2024, l’organisation féminine Femmes juristes pour les droits de la femme et de l’enfant (FJDF) active en ville de Butembo, a dénoncé la hausse du taux des violences sexuelles dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, sous état de siège. Pour l’organisation, cette hausse du taux des violences sexuelles est la conséquence de l’amplification des conflits armés dans ces provinces de l’Est du pays.
Dans les zones en conflit au Nord-Kivu et en l’Ituri, plusieurs femmes continuent à être victimes des viols et de l’esclavage sexuel rapporte la coordonnatrice de FJDF. A en croire maitre Magy Panza, des acteurs des groupes armés ainsi que des soldats des forces gouvernementales sont impliqués dans cette pratique, utilisée comme une arme de guerre.
« La situation de la femme est alarmante dans des zones en conflit surtout à l’Est de la RDC dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri sous le régime spécial de l’état de siège qui font face à une insécurité grandissante. La situation est catastrophique. Nous attendons par ici et par là les viols sur les femmes. Le viol et l’esclavage sexuel sont courants, que ça soit du côté des belligérants, du côté des groupes armés voire de l’armée loyaliste. Les femmes sont violées systématiquement. Le viol est utilisé aujourd’hui comme une arme de guerre. Nous avons suivi dans les Rutshuru, Masisi et même à Beni des femmes qui sont violées », a-t-elle expliqué.
L’organisation Femmes juristes pour les droits de la femme et de l’enfant (FJDF) appelle le gouvernement congolais à mettre fin au cycle de violences qui déchirent l’Est du pays. Elle estime que le taux des violences sexuelles serait négligeable si le Nord-Kivu et l’Ituri n’étaient pas confrontés à la guerre et ainsi qu’à d’autres conflits armés persistants.
« Au gouvernement congolais de mettre fin à cette situation et prendre l’engagement d’éliminer ce fléau. S’il n’y avait pas la guerre, le taux des violences sexuelles ne pouvait pas augmenté comme aujourd’hui », plaide les FJDJ.
La coordonnatrice de cette organisation en appelle également à la solidarité avec les survivantes des violences sexuelles pendant les conflits armés. Maître Magy Panza plaide en outre pour leur assistance afin que celles-ci recouvrent leur dignité.
Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), un groupe d’organismes conduit par les Nations-Unies a recensé de janvier à mars 2024, plus de 12 600 cas de violences sexuelles dans la province du Nord-Kivu dans l’Est de la République démocratique du Congo. Des violences qui ont augmenté de 80% en début d’année à cause de l’intensification des conflits armés depuis octobre dernier. Les victimes de ces violences sexuelles sont principalement les femmes et les jeunes filles.
Didy Vitava