L’acteur politique et ancien vice-président de la coordination provinciale de la société civile du Nord-Kivu, monsieur Edgar Katembo Mateso invite le gouvernement congolais à éviter la pratique de « deux poids deux mesures » dans le traitement des victimes des atrocités dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Dans sa déclaration qui a suivi les obsèques honorifiques mercredi 15 mai, des victimes des bombes larguées par les M23/RDF sur les camps des déplacés de Mugunga à Goma, cet acteur politique dit avoir constaté que le gouvernement congolais n’a pas de regard sur les victimes des tueries dans les territoires de Beni (Nord-Kivu) et Irumu (Ituri) qui semblent oubliés.
« Nous saluons l’implication du gouvernement congolais dans la réussite de cette cérémonie. Cependant nous continuons à constater que beaucoup de gens parlent de crime contre l’humanité pour ce qui s’est passé à Goma, mais personne ne sait nous dire aujourd’hui ce qui est en train de se commettre à Beni et en Ituri avec la même ampleur. Des malades et des personnels soignants sont en train d’être assassinés dans de structures sanitaires, les passagers et leurs marchandises sont brûlés, les fidèles et leurs pasteurs bombardés dans les églises. Plus de 14 500 victimes uniquement pour le territoire de Beni, mais est ce que le gouvernement connaît le décompte de ces victimes, même où elles sont enterrées ? Elles sont abandonnées à leur triste sort. Pourtant les citoyens congolais devraient bénéficier de la même solidarité nationale« , déclare-t-il.
La société civile forces vives du territoire de Beni dit quant à elle, comprendre l’attitude du gouvernement congolais vis-à-vis des victimes des massacres perpétrés dans la zone et sur une partie de la province de l’Ituri par les rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF). Richard Kirimba son premier vice-président, estime que le gouvernement congolais est en train de prouver simplement qu’il est déjà dépassé par la situation de la région.
« A la question de savoir pourquoi de telles délégations n’arrivent pas à Beni, ou dans la région meurtrie par les ADF, c’est clair, si ce genre de délégation qu’il y a eu à Goma lors de l’enterrement de nos frères tués par des bombardements était dans le temps aussi possible dans la région de Beni et que aujourd’hui il y en a plus, cela explique, montre et prouve que le gouvernement ou les autorités sont dépassés par la situation de Beni. Les autorités sont dépassées par la situation des ADF, c’est clair comme ça. Mais nous pensons que notre population mérite mieux que ça« , a-t-il expliqué.
Mercredi 15 mai dernier, le gouvernement congolais a organisé des obsèques honorifiques aux déplacés (35), décédés le 3 mai dernier suite à l’explosion de bombes lancées par les rebelles du M23 dans le camp des déplacés de Mugunga, dans les encablures de la ville de Goma. Leurs corps ont été inhumés au nouveau cimetière de Kibati (Nyiragongo), dédié aux victimes de la guerre d’agression rwandaise.
Claudine Mulengya