Au total 322 personnes ont perdu la vie au cours des attaques des rebelles des Forces démocratiques et alliés (ADF) rapportées de janvier jusqu’au 18 novembre de cette année 2024, dans la chefferie des Babila-Babombi en territoire de Mambasa, dans la province de l’Ituri.
Au cours de la même période, 51 villages ont été vidés de leurs habitants. Ces statistiques sont livrées par le l’ONG-DH Convention pour le respect des droits de l’homme (CRDH) antenne du territoire de Mambasa.
Dans un rapport bilan de la situation sécuritaire de cette chefferie, publié le lundi 18 novembre, cette organisation de défense des droits humains rapporte aussi que 96 personnes ont été prises en otages par les rebelles, d’autres blessées, 33 maisons et 9 motos brulées, des chèvres pillées et trainées en brousse.
“Nous avons documenté 322 personnes qui ont été sauvagement exécutées par les présumés ADF, 96 personnes portées disparues, 33 maisons ont été réduites en cendre, 9 motos brulées, mais aussi 51 agglomérations attaquées par ces ADF, 6 personnes blessés par ces ennemis. En moyenne, par mois, nous perdons 29 personnes dans ces différentes attaques et au moins 8 personnes disparues par mois en termes de moyenne. Et jusqu’à présent, on ne connait pas le sort de ces disparusˮ, écrit la CRDH.
Cette Organisation non gouvernementale de défense des droits humains (ONG-DH) fait savoir que c’est depuis le 3 janvier dernier que les rebelles ADF ont intensifié leurs attaques dans la chefferie de Babila-Babombi.
Plaidoyer pour une assistance humanitaire aux victimes
A la suite de l’intensification des attaques des rebelles ADF en chefferie de Babila-Babombi, plusieurs familles ont abandonné leurs villages. La majorité d’entre elles mène une vie pénible dans leurs lieux de refuge.
La Convention pour le respect des droits de l’homme (CRDH) antenne du territoire de Mambasa parle de plus de 12 000 habitants, forcés au déplacement suite à l’activisme des ADF dans cette chefferie.
“Ça fait environ 11 mois que cette chefferie est sous menace de l’ennemi, nous avons compté plus de 12 000 déplacés qui n’ont plus d’abris, d’habitations, de soutien et ne savent plus à quel Saint se vouer parce qu’ils ont été victimes de ces différentes attaques. Le gouvernement à travers le ministère des Affaires sociales doit venir assister cette population longtemps meurtrieˮ, plaide Ram’s Malikidogo, secrétaire de la CRDH.
La présence des rebelles toujours signalée dans la zone
Selon la CRDH-Mambasa, la présence des rebelles des Forces démocratiques et alliés (ADF) est toujours signalée dans la partie Ouest de cette chefferie, précisément dans le groupement Babila-Bakaheku, où leur camp serait érigé dans la région de Esela.
Elle plaide pour l’élargissement des opérations conjointes FARDC-UPDF dans cette région afin de mettre la population à l’abri des exactions de ces rebelles.
“La cible de l’ennemi c’est maintenant le groupement Babilla-Bakaheku dans la partie Ouest c’est là que l’ennemi érigerait encore son nouveau cas au niveau de Esela. Nous demanderons vraiment aux autorités militaires de pouvoir élargir les opérations conjointes FARDC-UPDF dans cette partie parce que la population de ce coin risque d’être sacrifiéeˮ, a déclaré le secrétaire de la CRDH-Mambasa.
Selon le Collectif des victimes survivantes des massacres dans l’Est de la République démocratique du Congo (COVISMAE-RDC), plus de 30 000 personnes ont déjà perdu la vie dans différentes circonstances de guerre et des violences armées, qui perdurent depuis environ trois décennies dans l’Est du pays.
Didy Vitava