La coordination urbaine de la société civile de Butembo (Nord-Kivu) appelle les enseignants des écoles publiques en grève, d’éviter toute manipulation. Cet appel des forces vives intervient alors que la synergie de différentes couches sociales de la ville, dont les mouvements citoyens et groupes de pression a décidé d’accompagner la lutte des enseignants.
Au cours d’un point de presse tenu ce samedi 19 octobre, la société civile a rappelé que le secteur de l’enseignement demeure apolitique. Rassurée que l’Assemblée nationale en pleine session budgétaire est déjà saisie du dossier des enseignants, la société civile trouve inopportune toute action (manifestation, ndlr) qui serait entreprise dans le cadre de soutenir leur mouvement de grève.
Elle appelle à la patience : “La coordination urbaine de la société civile forces vives de Butembo exhorte les grévistes à éviter toute manipulation d’où qu’elle vienne, car l’enseignement demeure et restera apolitique. Bien plus, les démarches entreprises pour cette fin étant déjà parvenues à l’Assemblée nationale qui est session budgétaire, il est appelé, les uns et les autres à la patience. Toutes les actions gravissimes pouvant être organisées pour soutenir les enseignants grévistes sont suspendues ˮ, a déclaré le révérend pasteur Mathe Saanane, président de la coordination urbaine de la société civile.
La coordination urbaine de la société civile recommande cependant la mise en place d’une commission mixte, dont la mission sera de faire le suivi des actions menées dans ce secteur de l’éducation. Elle demande à l’autorité urbaine de convoquer urgemment les parties prenantes pour cette fin.
Jeudi 17 octobre dernier, la synergie de différentes couches sociales de la ville de Butembo a pris part à l’assemblée d’évaluation du mouvement de grève des enseignants, tenue à la permanence du SYECO.
Au sortir de cette assemblée, cette structure a décrété une série des journées “zéro uniformeˮ dans la ville afin, selon elle, de faire entendre les cris d’alarme des enseignants. “Zéro uniformeˮ pour dire qu’aucune école, y compris les privées ne va fonctionner sur l’ensemble de la ville jusqu’à la levée du mouvement de grève des enseignants du secteur public.
“Très longtemps nous avons vu les enseignants en grève, il fallait que la communauté puisse les accompagner, sans enseignants il n’y a pas de société future, cette synergie a accepté d’accompagner les enseignants, il n’y a pas moyen que les uns aillent à l’école alors que les autres sont en train de revendiquer. Quand il y aura gain de cause tous vont aller ensemble à l’école, s’il aura question d’année blanche, il faut qu’on sache qu’elle concerne toutes les écoles”, a déclaré Frank Mukenzi, porte parole de cette synergie.
Cette décision de la synergie de différentes couches sociales de Butembo a été vite attaquée par l’Association nationale des écoles privées agrées (ASSONEPA). Dans une déclaration rendue publique vendredi 18 octobre, l’ASSONEPA a littéralement dénoncé cette décision visant à déstabiliser les activités dans le secteur privé, non concerné par le mouvement de grève.
“… sollicitons l’autorité judiciaire d’interpeller les incriminés (auteurs, ndlr) pour ces propos incendiaires contre nos écoles privées agrées. Nous demandons que nos écoles soient sécuriséesˮ, note l’ASSONEPA dans sa déclaration.
Elle a en outre, affirmé que des opérateurs politiques tentent de récupérer faussement ce mouvement de grève des enseignants du secteur public, dans le but de se refaire une popularité.
La Rédaction