Le Secrétaire général de l’Eglise évangélique du rite africain (EERA) appelle toute la population congolaise et particulièrement celle de l’Est du pays à la charité envers les populations déplacées qui fuient les massacres des terroristes des Forces démocratiques et alliés (ADF) en région de Beni-Lubero et la guerre d’agression rwandaise menée par la rébellion du M23 dans les territoires de Rutshuru et Masisi, au Nord-Kivu.
Cet appel à l’assistance aux nécessiteux qui se mettent à l’abri des violences armées est contenu dans le message du cardinal Kahindo Walyuva Jean-Baptiste Élie lancé à toutes les communautés chrétiennes du Nord-Kivu mardi 18 juin. C’était au cours d’un culte de prière pour la paix et le repos des âmes des victimes des massacres des ADF en région de Beni-Lubero, tenu à la supra paroisse de Vutahira (ville de Butembo) conformément à l’appel de la société civile à une journée de deuil en mémoire des victimes de récents massacres des ADF à Baswagha-Madiwe (Beni) et Maikengu (Lubero).
« A ce défi, la Bible donne réponse à travers le livre de Mathieu 25-36. Il est écrit : J’étais nu, et vous m’avez vêtu; j’étais malade, et vous m’avez visité; j’étais en prison, et vous êtes venus vers moi. Nous demandons à tous les chrétiens dignes de leur nom à accueillir tous ces déplacés parce qu’ils viennent les mains vides. Ils ont laissé leurs biens, leurs maisons sont brûlées,… », a-t-il déclaré.
Le cardinal Kahindo Walyuva Jean-Baptiste Élie en appelle à l’unisson de toutes les confessions religieuses en vue de soulager tant soit peu les besoins des populations déplacées. Le Secrétaire général de l’EERA préconise pour cet effet, la mise en place d’un cadre interconfessionnel devant définir les moyens de réponse à cette crise humanitaire. Et ce, en attendant l’intervention du gouvernement et de ses partenaires.
« Nous inviterons tous nos fidèles chrétiens, toutes les confessions religieuses confondues de constituer de groupes d’aide. Ces groupes doivent unir tous les chrétiens afin qu’ils définissent ensemble les moyens de soulager certains besoins humanitaires des déplacés qui trouvent refuge chez nous. La société civile peut également associer des groupes ou associations non religieux. Ça devra être la première réponse en attendant la suite des autorités gouvernementales », explique-t-il.
Depuis les derniers massacres des civils par les terroristes des Forces démocratiques et alliés (ADF) dans le groupement Baswagha-Madiwe en territoire de Beni et dans le secteur de Bapere en territoire de Lubero, plusieurs centaines des déplacés sont accueillis en ville de Butembo. Ils arrivent dépourvus de tous les moyens de survie.
Didy Vitava