La ville de Butembo a déjà accueilli plus de 2 0000 ménages des déplacés. Certains fuient les combats entre les FARDC et les rebelles du M23/RDF en territoire de Rutshuru pendant que les autres se mettent à l’abri des massacres perpétrés par les Forces démocratiques et alliés (ADF) dans les territoires de Beni et Lubero (Nord-Kivu).
L’organisation locale dénommée Intégration sociale pour la promotion des nécessiteux (ISPRON) œuvrant pour l’encadrement des déplacés a communiqué ces statistiques ce jeudi 20 juin 2024. A en croire sa secrétaire exécutive, Madame Masika Kahindo Marie-Jeanne, ces déplacés sont dépourvus des moyens de survie. Certains sont accueillis dans les familles d’accueil et d’autres se sont installés dans des maisons en location.
« Butembo accueille beaucoup de déplacés, leur nombre augmente du jour au lendemain. Ceux-là que nous avons déjà identifiés sont dans le 2 382 ménages. Mais le nombre augmente chaque jour, en moyenne nous recevons plus de 50 ménages par jour. Leurs difficultés sont énormes, il n’ont rien à manger. Certains sont locataires et d’autres se trouvent dans des familles d’accueil », explique-t-elle.
La secrétaire exécutive de l’ISPRON appelle le gouvernement congolais à la pacification des zones sous menaces des mouvements armés dans la partie Est du pays afin de soulager la misère de milliers des familles en errance.
« Que le gouvernement puisse vraiment nous aider à restaurer la paix au pays surtout dans la province du Nord-Kivu. Si leurs milieux d’origine recouvrent la paix, chacun va rentrer chez lui », dit-elle.
Les derniers massacres des civils par les rebelles ADF ont été signalés entre le 10 et le 13 juin dernier dans les localités de Maikengu, Cantine, Masau et environs dans les groupements Bapakombe et Baswagha-Madiwe respectivement dans les territoires de Lubero et Beni. A Cantine et environs, la société civile dresse un bilan de plus de 100 civils massacrés par les rebelles ADF. Dans le village de Maikengu, sont plus de 40, les civils innocemment tués par les mêmes rebelles. Consécutivement à ces massacres, plusieurs habitants ont fui ces entités de Beni-Lubero.
Claudine Mulengya