La synergie de différentes couches sociales de la ville de Butembo (Nord-Kivu) décrète « zéro uniforme » sur toute l’étendue de la ville dès ce vendredi 18 octobre 2024. C’est pour soutenir et accompagner le mouvement de grève des enseignants.
Cette structure regroupant les mouvements citoyens, groupes de pression et mouvements associatifs de Butembo a pris part jeudi 17 octobre à l’assemblée d’évaluation de ce mouvement de grève des enseignants. Elle décrète « zéro uniforme » dans la ville afin de faire entendre les cris d’alarme des professionnels de la craie. Cette synergie d’acteurs sociaux indique qu’aucune école, privée ou publique, ne va fonctionner dans la ville jusqu’au jour où les revendications des enseignants seront prises en compte par le gouvernement.
« Très longtemps nous avons vu les enseignants en grève, il fallait que la communauté puisse les accompagner, sans enseignants Il n’y a pas de société future, cette synergie a accepté d’accompagner les enseignants, il n’y a pas moyen que les uns aillent à l’école alors que les autres sont en train de revendiquer. Quand il y aura gain de cause tous vont aller ensemble à l’école, s’il aura question d’année blanche, il faut qu’on sache qu’elle concerne toutes les écoles », a déclaré Frank Mukenzi, porte parole de cette synergie.
Par ailleurs, il met en garde toutes les autorités et les chefs d’établissement qui menacent les enseignants grévistes. Pour lui, aucun enseignant ne peut faire objet des menaces alors qu’il revendique son droit.
« Qui peut se mettre à menacer quelqu’un qui revendique son droit, la constitution congolaise est claire, nulle part les enseignants n’ont menacé la loi, ou menacer les droits des uns et des autres, quand ils doivent revendiquer ont doit le laisser, c’est noble. Nous mettons en garde tout ces gens-là qui se mettent à menacer les enseignants », insiste-t-il.
Jeudi 17 octobre 2024, le Syndicat des enseignants du Congo (SYECO) section de Butembo en province educationelle Nord-Kivu II a décidé de radicaliser son mouvement de grève. Les enseignants veulent voir le gouvernement congolais réponde à leurs revendications. Il s’agit notamment, de la publication de leurs listings de paye, l’augmentation de leur salaire à 1.500.000 Francs congolais, l’équivalent de 500 dollars américains et la suppression des zones salariales.
Depuis le 2 septembre, date de rentrée des classes, les écoles primaires publiques et conventionnées demeurent sans activités suite à ce mouvement de grève des enseignants. Les grévistes ont boycotté l’appel à la suspension du mouvement de grève, lancé le 6 octobre dernier par le secrétariat général de leur syndicat, le SYECO.
Claudine Mulengya